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La perle à la fin des
temps
Un périple transsaharien
1924 : pour gagner un pari
stupide, André Citroën part pour le Sahara sur les
traces du Scarabée d’Or, auto-chenille sortie de ses
usines et disparue dans les sables. L’accompagnent
Raoul, un barman expert en cocktails, Matteo Campini,
pilote d’avions et héros de guerre, ainsi que Corinne,
une bien étrange danseuse. Au cours de leur périlleuse
expédition, ils croiseront de singuliers légionnaires,
Manat, une jeune Chienne de puits et son compagnon, le
moine Chiite Israfil, tous deux venus d’un futur
lointain où après un holocauste nucléaire, intégristes
musulmans et tenants d’un Islam tolérant se livrent un
combat sans merci. Leur exploration leur permettra
d’approcher le plus grand mystère du Sahara
la Perle à la Fin des Temps ! Ils rencontreront
également l'énigmatique Taqiyya que recherchent
activement les voyageurs du temps que sont Manat et
Israfil. Taqiyya, en effet, n’est autre que le célèbre
Muhammad Al Mahdi, le célèbre douzième Imman, disparu
en… 888 de l’ère chrétienne et dont l’existence s’avère
encore capitale pour tous les Islamistes d’un futur
lointain…
Pas un moment de répit dans ce
roman ! Si vous aimez l’exotisme et le dépaysement,
alors ce livre est pour vous. L’un des personnages ne
dit-il pas : " j’ai l’impression de vivre un
roman de Jules Verne ". L’intrigue basculera
ensuite du côté de " L’Atlantide " de Pierre
Benoît. Une Atlantide… mâtinée d’Indiana Jones.
" La perle à la fin des temps " ne serait donc
qu’un plaisant roman d’aventures ? (Les personnages
paraissent d’ailleurs bien conventionnels au début de
l’aventure.) Pas seulement ! Le début de l’histoire
pourtant est plutôt laborieux, pénible, presque
décourageant. Il faut s’accrocher, la suite en vaut la
peine. Car l’auteur a de plus grandes ambitions. Il a
écrit un roman de science-fiction qui se déroule aux
frontières du passé et du futur, et il se livre à un jeu
conjectural sur les mythes islamiques. Il excelle dans
sa description d’une société musulmane du futur et dans
sa très habile évocation de la collision entre les
époques. Son jeu avec le temps et l’uchronie est surtout
un prétexte à réfléchir sur " l’herméneutique –
science de la critique et de l’interprétation des textes
sacrés - de la multiplicité des interprétations du
Coran ". L’auteur s’est vraisemblablement beaucoup
documenté sur le Coran et sur l’Islam. Mais la perle de
ce roman est sans nul doute sa réflexion sur l’humain et
sur la tolérance.
Peut-on vraiment changer le cours des
événements et modifier l’ordre des choses ? Un
roman de SF à la vision très personnelle et qui ne
manque pas d’intérêt.
Traduit de l’italien. Première parution
dans la langue originale en 1999.
Ed. Payot. Coll. SF. 145 F.
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